Le gaspillage, c’est la société de consommation
De manière générale, les personnes interrogées tendent à croire que le gaspillage, « c’est les autres », qu’elles gâchent moins que la plupart des gens, ou bien que la société de consommation, les supermarchés, les industriels, sont seuls responsables. Par ailleurs, elles n’ont pas toujours conscience de leur propre gaspillage, notamment parce que le gâchis est principalement associé au fait de jeter à la poubelle, et pas forcément au fait d’acheter, stocker, ou accumuler des objets.
Non seulement la société de consommation pousse à gaspiller, mais un sentiment d’impuissance fait aussi obstacle aux démarches positives de prévention. Pourtant, il existe de nombreuses façons d’agir, individuellement et collectivement. Sous l’impulsion d’associations et mouvements militants tels que Zero Waste France, de nombreuses filières de réparation et de réutilisation se sont développées ces dernières années, à l’instar des Repair Cafés ou des ateliers couture. Des milliers de citoyens se sont même engagés dans un défi « Rien de neuf », consistant à ne rien acheter neuf pendant une année.
L’action publique a un rôle à jouer pour soutenir ces initiatives sur les territoires, leur apporter des ressources et infrastructures adaptées, et les généraliser en dehors de milieux militants. Et au-delà de l’engagement des citoyens, des évolutions réglementaires récentes responsabilisent aussi les industriels avec par exemple l’interdiction de détruire des produits invendus, y compris non alimentaires.
À l’heure d’établir des plans de relance pour pallier les effets de la crise sanitaire, comment soutenir des modes de production et de consommation incitant moins au gaspillage de ressources ? Pour construire un « monde d’après » plus durable, l’engagement de militants « zéro déchet » ou même de « consommateurs responsables » ne sera pas suffisant.
Nous, citoyennes et citoyens, pouvoirs publics, mais aussi sphère économique, devons repenser nos modèles de production et de consommation qui encouragent actuellement à acheter, stocker, accumuler, et finalement gaspiller. Pour les objets comme pour l’alimentation, nous pouvons développer des démarches « anti-gaspi » positives, en nous appuyant sur des solutions concrètes et facilement accessibles.
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