Des interactions fondamentales
En 2013, de premières études mettent en cause la dysbiose dans la genèse de pathologies comme l’obésité ou la stéatose hépatique non alcoolique, en montrant que l’implantation d’un microbiote de souris malade à une souris saine va y entraîner le développement de caractères pathologiques.
Inversement, le New England Journal of Medicine rapporte une étude montrant que la transplantation de matière fécale saine est efficace, dans la grande majorité des cas, pour soigner une infection par la bactérie Clostridium difficile. Cette bactérie se développe suite à un appauvrissement du microbiote, souvent après une antibiothérapie, et provoque de graves diarrhées, des inflammations du système digestif. Près de 14 000 Américains en meurent chaque année.
Depuis, de nombreux travaux cherchent à comprendre les interactions hôte-microbiote. Le consortium Mibiogate met ainsi en commun les expertises et outils de ses spécialistes. Ce qui lui a, par exemple, permis d’observer que des vésicules issues des bactéries pouvaient contribuer à l’aggravation de pathologies métaboliques, telles que la stéatose hépatique non alcoolique qui peut évoluer en cirrhose.
Grâce à cinq projets de thèses, le consortium Mibiogate élargit son regard et son champ de recherche. Sont désormais étudiées les interactions microbiote-barrières de divers organes grâce, notamment, au développement d’outils bioinformatiques et applications. Des outils qui ouvrent la porte à un pan de la connaissance encore inexploré relevant de ces interactions.
Des recherches pour contrôler notre microbiote
En plus de l’étude de ses interactions, Mibiogate adresse les questions de « comment ? » et « quand ? » intervenir pour les améliorer ou les rétablir de manière efficace.
Concernant le « comment » déjà. Différentes stratégies de modulation ou de contrôle du microbiote existent : par l’alimentation, des prébiotiques ou des cocktails de probiotiques. En plus de ces méthodes directes, il faut prendre en compte que notre état de stress, la qualité de notre sommeil et notre activité physique, puis qu’en changeant l’activité du fermenteur que nous sommes, nous allons modifier nos microbiotes. Ces stratégies d’enrichissement globales sont complétées par l’utilisation de produits issus du microbiote, les post-biotiques, qui devraient avoir une efficacité supérieure et plus ciblée, mais tout cela est encore à l’étude.