Ogcocephalus darwini est un animal remarquablement étrange, même au sein de sa famille, les ogcocephalidés. Entre son corps aplati triangulaire recouvert de bosses et d’épines, son « rouge à lèvres », ses « quatre pattes », son « grand nez » et sa « petite trompe rétractile », on finit par se demander s’il ne s’agit pas d’un canular.
Rouge aux lèvres
Connu pour ses lèvres rouges presque fluorescentes qui améliorent probablement la reconnaissance des espèces pendant les périodes de reproduction, ce poisson n’est pas un excellent nageur. Il est plus efficace en « marchant » sur les fonds marins.
Comment fait-il ? Il déambule du bout de ses nageoires pectorales et pelviennes. Fortement développées sur le plan musculaire, elles lui donnent l’apparence de grandes jambes ! Elles possèdent même une sorte de coussinet charnu sur le bout des rayons. Nul besoin d’être sur la terre ferme pour marcher, ni d’avoir des pieds !
Outre cette capacité locomotrice inattendue, ce poisson chauve-souris se paye également le luxe, pour chasser, d’utiliser son illicium (du latin illicere, « amorcer »). Qu’est-ce donc ?
Au-dessus de la tête du poisson chauve-souris se trouve une nageoire dorsale qui, à l’âge adulte, vient se projeter en forme d’épine sortant du sommet de la tête, lui donnant l’aspect d’un « nez proéminent », ou rostre. Ce poisson s’en sert comme moyen pour attirer des proies tels des petits poissons, des crustacés ou des mollusques.