Les poissons plus primitifs que les arthrodires, comme la lamproie (poisson sans mâchoire), ont un cœur très près du foie et positionné beaucoup plus en arrière. Chez la lamproie, les deux cavités du cœur (appelées oreillette et ventricule) sont côte à côte.
En revanche, le cœur des arthrodires était beaucoup plus en avant, avec l’oreillette située au-dessus du ventricule ; cette disposition est semblable aux cœurs des requins et des poissons osseux d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, 99 % des vertébrés vivants ont des mâchoires. On avait supposé que le repositionnement antérieur du cœur était lié à l’évolution des mâchoires et du cou. Les organes des arthrodires que nous avons découverts fournissent la première preuve anatomique appuyant cette hypothèse.
Mais ce n’est pas tout ! Ce nouveau positionnement du cœur aurait également permis aux poumons de se développer.
Les placodermes avaient-ils donc des poumons ?
Une des questions les plus difficiles concernant les premiers vertébrés à mâchoires est de savoir s’ils possédaient des poumons. Bien que les poissons aient des branchies, plusieurs possèdent également des poumons, servant de dispositif de flottaison, les aidant à ajuster leur profondeur de nage.
Aujourd’hui, les poumons ne sont présents que chez les poissons osseux primitifs tels que les dipneustes ou le polyptère.
Les poissons osseux plus avancés (tels que les téléostéens), ajustent leur flottabilité avec une vessie natatoire remplie d’air. En revanche, les requins n’ont ni poumons ni vessie natatoire, mais possèdent à la place un très grand foie huileux.