Ma vision du véganisme, par Rob Greenfield.
L'Américain Rob Greenfield est une des personnalités les plus fortes de l'écologie. Mais il ne fait pas que parler: il tente avant tout de vivre au plus près de ses convictions, sans donner de leçons, afin de respecter au mieux la consigne de Ghandi: " Sois le changement que tu veux pour le monde".
Il livre sa vision du véganisme, qu'il a pratiqué, dans le livre "Pieds nus sur la terre". Extraits:
Intellectuellement, il dit aimer cette idée d'un régime 100% végétal, mais il est en désaccord quand on lui dit que le véganisme détient une sorte de pureté éthique, une supériorité environnementale évidente. Dans la discussion, il parle même d'hypocrisie. Un mot fort. Et une position qu'il sait polémique, controversée. Alors il a voulu, avec ses mots, expliquer sa position. La voici (extraits):
"A tous ceux qui me demandent pourquoi je ne suis pas végan et comment, ne l'étant pas, je peux être un activiste écologique et dire que je respecte toutes les espèces, je voudrais résumer ici mes raisons:
Je crois:
- que la viande et les aliments d'origine animale peuvent être mangés de façon environnementable durable;
- que la viande et les aliments d'origine animale peuvent être sains pour un corps humain quand ils sont consommés de façon équilibrée;
- qu'un système de production alimentaire incluant des animaux peut être meilleur pour l'écosystème et donc pour les animaux et les humains;
- qu'un régime végan avec des aliments issus de l'industrie alimentaire globale est beaucoup plus destructeur que ne le prétend le discours végan;
- que tuer un animal n'est pas, par nature, moralement condamnable;
- que personnellement, mon corps est en meilleure santé avec un peu de viande et d'aliments d'origine animale dans mon régime;
- que personnellement, le régime le plus éthique et le plus durable, POUR MOI, inclut un peu de viande et d'aliments d'origine animale.
Si j'ai cessé d'être végan, ce n'est pas par manque de connaissances,. C'est même exactement l'inverse, je me suis informé aussi loin que possible, je me suis ouvert l'esprit et j'ai fini par envisager le sujet de façon plus globale.
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Si nos corps étaient conçus pour le véganisme, la logique voudrait qu'il ne soit pas compliqué à des gens intelligents et de bonne volonté d'adopter ce régime pendant de très longues périodes. Pourtant, c'est bien le cas. J'ai discuté avec des amis végans ou qui l'ont été. Très souvent, je les ai entendus raconter comment ils se sont sentis fatigués, épuisés, en mauvaise santé, et qu'ils ont ressenti une amélioration après avoir introduit un peu de viande ou de produits d'origine animale dans leur régime. Lorsque j'étais végan, je n'aurais jamais admis que c'était aussi le cas pour moi, ni cru ce type de témoignage. Je ne voulais pas accepter cette réalité. Je ne partage donc, ici, que mes propres constatations.
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J'affirme qu'un homme qui, pour vivre, doit se résoudre à tuer des animaux, peut, en fait, avoir un impact inférieur en mortalité animale.Prenons pour exemple quelqu'un qui réduit drastiquement son impact négatif dans sa vie quotidienne, en prenant de la distance par rapport au système agroalimentaire industriel, vivant à l'écart, isolé. Cette personne peut alors effectivement tuer des animaux ou les utiliser pour se nourrir, travailler, se vêtir, afin de pouvoir vivre en impactant le moins possible son environnement.
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Quand les gens déménagent pour vivre plus proche de la terre, pour une vie plus respectueuse de l'environnement, la majorité d'entre eux finissent par travailler avec des animaux. La permaculture et l'agriculture regénérative utilisent des animaux et, généralement, entraînent la consommation de produits d'origine animale. J'ai rencontré un nombre incalculable de végans qui, ayant quitté la ville pour vivre de la nature dans une petite ferme, ont réalisé que cela faisait sens de manger des animaux ou des produits d'origine animale. Non parce qu'ils avaient envie de viande, mais parce que c'était la façon la plus respectueuse pour l'environnement de produire de la nourriture, celle qui utilisait au maximum les ressources, et donc provoquait moins de souffrance animale au global.
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J'ai dédié ma vie au service de l'humanité, des autres espèces et de la planète. Et je sais que ma vie va causer des destructions, directement ou indirectement. Mon objectif sera toujours d'apporter un bénéfice à la vie du plus grand nombre possible, et de nuire à celle du plus petit nombre possible."