Le cheval dans l'art sacré

L’art religieux, chrétien en particulier, a moins de limites qu’on pourrait l’imaginer. Les scènes bibliques et la vie des saints s’ouvrent largement sur la création, mettant à l’honneur le règne animal, de façon parfois inattendue. Le cheval, synonyme de puissance guerrière, est souvent associé à son cavalier.

Apocalypse

Le cheval apparaît très tôt dans les productions artistiques comme en témoignent les peintures des grottes préhistoriques. Sa présence se fait pourtant plus rare dans le récit biblique. Pourtant nous vient facilement à l’esprit les cavaliers de l’Apocalypse ou encore les saints soldats ! Mais les épisodes bibliques évoquent davantage les oiseaux ou les ânes que les chevaux. Il est vrai que le cheval évoque plus aisément la force, ou même parfois la violence, et plus rarement la douceur ou la puissance divine, c’est pourquoi il se fait plus rare dans le récit biblique. Dans tous les cas, il n’apparait pas seul : le cavalier prime souvent !

C’est le cas lors de l’épisode de la traversée de la Mer Rouge dans l’Ancien Testament lorsque l’armée de Pharaon, bien équipée en chevaux, est engloutie par les eaux !

« Tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer » (Ex 14, 23).

La conversion de Saint Paul

Lors de la conversion de saint Paul, les Actes des Apôtres évoquent aussi le cheval sans pour autant le mentionner directement :

« Tous, nous sommes tombés à terre » (Ac 26, 14).

Pourtant, l’animal est souvent présent dans les œuvres, en train de se cabrer ou à terre. Sa posture symbolise l’orgueil brutal de Paul puis de sa chute. Sa foi nouvelle lui permettra de repartir, dans l’humilité.

L'Apocalypse

Dans l’Apocalypse, saint Jean fait intervenir quatre chevaux : blanc, rouge feu, noir et verdâtre en une scène saisissante dont s’empareront les peintres. Soit de façon stylisée pour mettre en valeur les armes des cavaliers — comme dans l’enluminure du Beatus de Facundus — ou insistant sur l’énergie et l’inquiétude qui se dégagent de la scène, ce que choisit Dürer.

Saint Georges terrassant le dragon

Le soldat romain saint Georges est, lui aussi, indissociable de son cheval blanc. On n’imaginerait pas le saint autrement qu’avec ses attributs guerriers. Dans sa Légende dorée, Jacques de Voragine raconte :

« Georges, après être remonté sur son cheval et s’être muni du signe de la croix, assaillit bravement le dragon qui s’avançait vers lui et, brandissant sa lance et se recommandant à Dieu, il fit au monstre une blessure qui le renversa sur le sol. »

Saint Martin de Tours

Parmi les saints soldats habituellement représentés sur leur monture, saint Martin est aussi en bonne place, coupant son manteau pour en offrir la moitié à un mendiant. Quant à saint Maurice, soldat thébain, s’il est souvent à pied, on le retrouve aussi parfois à cheval.

Saint martin de tours

Date de dernière mise à jour : 18/07/2021

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