Le Petit Angoumois

Histoire

Issu très tôt d'un démembrement du comté d'Angoulême, le Petit Angoumois restera jusqu'à la fin de l'Ancien régime dépendant de l'Angoumois. Territoire des baronnies de Montausier et de Chaux, il se composait d'une quinzaine de paroisses dont sept, en tout ou partie, sont dans le département de la Charente: Sainte Radegonde avec Mathelon, Chantillac, Le Tâtre, Touvérac, Bors avec Venet, Boisbreteau en partie avec Peirefont. Les autres paroisses étaient en Charente-Maritime: Vanzac, Bran, Puychebrun (St Ciers), Mortiers, Mérignac, Puyrigaud (Léoville), Chevanceaux, Saint Michel de Montendré, Pouillac. La paroisse de Baignes était, elle, saintongeaise.

Géologie

A l'aube de l'ère tertiaire, le Petit Angoumois correspond à une vaste gouttière (synclinal) dans laquelle vont s'accumuler des sables, des argiles et des galets de quartz issus de la destruction des roches granitiques de la bordure occidentale du Massif Central. Ces formations détritiques vont apparaître soit chacune bien individualisée soit, au contraire, toutes mélangées. C'est ainsi que les terriers offrent le plus souvent des versants graveleux qui rappellent un peu les graves bordelaises. A l'opposé, quelques coteaux peuvent être exclusivement sableux. Parfois l'argile affleure: on est alors dans une terre de "brizard". Cette argile a été longtemps exploitée pour l'industrie du réfractaire.

Le plus souvent, la terre de lande résulte d'un mélange des formations détritiques précédemment décrites. Nous sommes alors en présence d'un sable argileux ou d'une argile sableuse qui sert de support à un sol acide, pauvre en éléments minéraux assimilables. Il n'est pas surprenant alors de constater que ces terres étaient occupées par une formation végétale du type lande à ajoncs, bruyères, fougères et bruyères géantes (brandes). Les endroits les mieux drainés étaient occupés par quelques bois de chênes qui fournissaient le merrain et le tan.

Mais on y trouve également la "champagne" de Baignes-Sainte Radegonde, au sol argilo-sableux recouvert de prairies, cultures et vignes qui permettent de produire le cognac d'appellation Bons Bois.

Au début du XIX^e siècle, sous l'impulsion des comices agricoles de Barbezieux et de Jonzac, les landes vont se couvrir de pins. Le pin constituera la meilleure façon de tirer parti de ces terres froides.

Cette couverture de landes et de bois de pins, parsemée de nombreux étangs, a valu au Petit Angoumois le nom de "Double Saintongeaise".

Architecture

Les habitants de la lande ont adopté les mêmes principes que leurs voisins en matière d'architecture: ils ont pris les matériaux qu'ils trouvaient sur place. Comment ont-ils alors utilisé les sables, les argiles, les galets et les mélanges de sables argileux et d'argiles sableuses ?

Ils se sont servis des dernières formations détritiques pour faire des clairons (blocs parallélépipédiques de sables argileux séchés au soleil) appelés aussi adobes (briques en terre crue). Les clairons constituaient les murs, isolés du sol humide par un soubassement de moellons calcaires pris dans la champagne voisine. L'extérieur des murs était crépi, si bien que l'on ne soupçonne pas l'ampleur des constructions en clairons en en regardant que les façades.

Dans la masse argilo-sableuse, les habitants des landes ont trouvé de véritables grès connus sous le nom de "grison". Les murs des fermes sont constitués de moellons de grison à cassure anguleuse. Mais le grison est aussi utilisé pour les édifices religieux. L'église de Reignac en est un exemple typique.

La présence de l'architecture en grison mérite d'être soulignée

car elle montre les liens étroits qui existent entre le milieu naturel et les activités humaines.

(Source: " Regard sur Barbezieux et sa région" - Secrétariat régional Poitou-Charentes de l'inventaire général. - Poitiers - 1983)

Date de dernière mise à jour : 07/06/2020